La majorité des objets de consommation courante n’est pas produite dans l’UE mais importée. Les résidus de ces objets – devenus déchets – peuvent être recyclés en réintégrant les cycles industriels dont ils sont issus sous forme de la ressource de récupération. Pourtant, pointée du doigt par les ONG environnementalistes, l’EU s’interroge sur la nécessité interdire la sortie de déchets recyclables de ses frontières.
Faut-il céder à cette pression et briser ainsi la boucle de l’économie circulaire mondiale ?
Les importateurs des produits fabriqués à l’extérieur de l’UE ne supportent – malgré la mécanique des REP – qu’une partie des coût de la prise en charge des déchets que généreront ces produits. Le reliquat des coûts est partagé par les citoyens, les collectivités et l’industrie européenne du recyclage, tributaire de la volatilité des prix des matières recyclables.
Cloisonner le marché des déchets recyclables au niveau de l’UE entrainera des conséquences néfastes en chaîne dont l’impact est difficile à mesurer: hausse du prix de traitement, nécessité de subventionnement des filières de recyclage…
Oui, le commerce international des déchets n’est pas exempt de « mauvais joueurs » faisant la joie des médias à scandales. Toutefois, il ne faut pas généraliser car l’immense majorité des transferts transfrontaliers de déchets font partie des boucles circulaires vertueuses. Ainsi, il n’y a pas de raison d’interdire l’export de déchets valorisables si la personne qui l’organise justifie avoir vérifié les conditions dans lesquelles ces déchets sont recyclés à destination.
Mais les trains qui arrivent à l’heure sont malheureusement trop souvent oubliés…