Passeport Numérique de Produit : vers une nouvelle ère d’étiquetage et de traçabilité des produits
Lancé en 2022, le projet de déploiement du Passeport Numérique de Produit ou « PNP » (Digital Product Passport ou « DPP » en anglais) prend un coup d’accélération avec la publication, le 21 mai dernier, de la feuille de route de la Commission européenne pour rendre le marché unique simple, homogène et solide.
Une réponse aux défis réglementaires et environnementaux
Introduit dans la réglementation européenne pour répondre à la problématique de multiplication des réglementations exigeant l’affichage des informations relatives à la composition, à la traçabilité et à la gestion de la fin de vie des produits, le Passeport Numérique de Produit consiste à compiler et à rendre accessibles – au moyen d’une technologie simple d’utilisation (QR code) – les informations utiles :
Le Passeport Numérique de Produit fait d’ores et déjà partie intégrante des réglementation suivantes :
Il va prochainement s’étendre à d’autres informations similaires et remplacer à terme tout autre type d’étiquetage, mis à part les consignes de première importance devant demeurer visibles sur l’emballage (consignes sécuritaires, etc.). Le prochain chantier annoncé par la Commission concerne l’introduction du Passeport Numérique de Produit dans l’industrie du textile dans le cadre de sa Stratégie pour le textile durable et circulaire .
Il tend, par ailleurs, à permettre l’harmonisation des normes d’affichage et d’étiquetage, encore pour partie différentes d’un État membre à l’autre, obligeant les metteurs sur le marché à adapter leur produit à chaque marché national.
Une expérimentation concluante
Le projet CIRPASS, lancé en octobre 2022 et clôturé en mars 2024, chargé de structurer le Passeport Numérique de Produit, a jeté les bases conceptuelles du Passeport et identifié les standards, protocoles et modèles de données nécessaires pour en faire un outil interopérable, sécurisé et évolutif.
Son successeur, CIRPASS-2 , lancé en mai 2024 pour une durée de trois ans, a pour ambition de tester le fonctionnement du Passeport en environnement industriel réel, à travers 13 projets pilotes couvrant quatre chaînes de valeur :
Le projet s’attelle également à faciliter le déploiement du Passeport pour le rendre accessible aux petites et moyennes entreprises (PME).
Une infrastructure généralisée et interconnectée
L’ambition portée par la Commission européenne est de faire du Passeport Numérique de Produit l’infrastructure numérique commune à toutes les filières industrielles européennes en passant par :
Les données du Passeport Numérique de Produits pourront également être croisées avec d’autres sources d’informations disponibles, facilitant leur lisibilité, mais aussi les contrôles de conformité.
À terme, le Passeport Numérique de Produit permettra de relier les réglementations européennes à l’économie numérique mondiale, en assurant la traçabilité et la transparence sur les chaînes de valeur internationales.